mardi 14 août 2007

Mad River - Mad River (1968)


Mad River est une formation de San Francisco l'une des plus brillantes de toute la côte ouest, un mélange entre Quicksilver Messenger Service et Country Joe & The Fish. Autant dire qu'il est question d'une pièce maîtresse du rock psychédélique, sinon de la musique en général. C'est la qualité exceptionnelle des soli de guitare - en particulier dans Eastern Light, The War Goes On et surtout Wind Chimes - qui me fait penser au roi du vibrato, John Cipollina. Ils occupent d'ailleurs une place importante dans cet album, à la fois par leur longueur et leur intensité. Quant au côté Country Joe & The Fish on le retrouve plutôt dans l'engagement politique de Mad River (anti-capitaliste) mais aussi dans la nature des compositions, absolument remarquables. Avec de telles qualités, il est étonnant que ce groupe n'ait pas eu plus de succès... à l'instar de Love, le ton général devait être trop sombre (il l'est encore plus ici).

Néanmoins, Mad River était l'une des formations incontournables de San Francisco, notamment pour ses prestations à l'Avalon Ballroom et au Fillmore West. Elle assurait d'ailleurs les premières parties de groupes plus connus et de ce fait elle bénéficiait tout de même d'une petite notoriété locale. Certes, rien de comparable avec l'Airplane, ou même avec Quicksilver, si ce n'est musicalement.
Si le groupe est assimilable à la scène de San Francisco, ses racines sont ailleurs, plus précisément à Yellow Springs dans l'Ohio, et si je ne me trompe pas, Mad River doit son nom à une rivière de cet Etat.

Après divers vagabondages, le groupe décide finalement de rejoindre Berkeley (et non pas San Francisco, mais c'est vraiment à côté) pour une parfaite communauté hippie. L'été de l'amour commence et le premier EP du groupe voit enfin le jour, malheureusement limité à 500 exemplaires.
Il faut attendre 1968, pour se mettre sous la main, le premier album du groupe, véritable trésor caché du rock psychédélique. Comme je le disais en introduction, c'est vraiment Eastern Light, The War Goes On et Wind Chimes qui confèrent à l'album Mad River un tel statut (il faut dire que ces trois morceaux font à eux seuls 29 minutes, alors que l'album en fait seulement 40). L'ensemble est tout simplement prodigieux, d'une grande subtilité, complètement barré, d'une certaine façon effrayant mais planant à la fois et très représentatif du fameux San Francisco Sound, dans ce qu'il peut avoir de meilleur.

Dans cet album, les musiciens ne font plus qu'un, Mad River, avec David Robinson, le chanteur à la voix étrangement acidulée (qui selon une rumeur résulte d'une erreur d'enregistrement), Rick Bochner, Lawrence Hammond, Thomas Manning et Gregory Leroy Dewey. A noter que le groupe, sous une forme légèrement différente est aussi l'auteur d'un deuxième album Paradise Bar & Grill, pas mal non plus.

1 commentaire:

The Greg, The Bad, The Vulgar a dit…

hmm, hmm, ça sent le disque rapporté de Frisco pour 5$ ça... en tout cas, belle galette !!